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fr:research:galois [2017/03/21 17:46]
apeiron
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-====== Versions ====== 
  
-Voici {{ :​fr:​research:​galois-draft.pdf |notre brouillon}} s'​attardant davantage sur l'​histoire des mathématiques. 
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-Voici {{ :​fr:​research:​galois-conf.pdf |une synthèse }} mieux rédigée et focalisée sur la caractérisation du groupe de Galois. 
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-====== Le projet ====== 
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-Ce que nous appelons aujourd'​hui la << théorie de Galois >> est l'​étude des extensions de corps commutatifs par des << groupes de Galois >>, c'est à dire les ensembles d'​automorphismes d'une extension laissant invariant le corps de base. Cette théorie s'est avérée fertile pour beaucoup de domaines((Théorie des équations algébriques,​ théorie algébrique des nombres, théorie des corps, théorie de Galois inverse, théorie de Galois différentielle,​ géométrie algébrique,​ cryptographie,​ etc.)), mais le degré d'​abstraction actuel cache l'​extrême simplicité de la théorie initiale. 
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-Mon camarade Raoul Martin et moi avons fait notre projet de première année de master en 2009-2010 sous la direction du professeur Vincent Cossart à l'​Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines, en étudiant directement le [[http://​www.bibnum.education.fr/​mathematiques/​algebre/​memoire-sur-les-conditions-de-resolubilite-des-equations-par-radicaux|manuscrit de Galois]]. Le but était double : d'une part en formaliser les résultats avec des notations modernes tout en s'en tenant à la fascinante simplicité de la preuve initiale. D'​autre part, à cause de la mort tragique de Galois son manuscrit est resté inachevé, donc nous avons dû reconstruire les preuves manquantes selon les outils disponibles et en essayant de garder l'​esprit de la preuve initiale. Notre rapport a été suffisamment apprécié pour que nous soyons invités à parler durant les Journées Mathématiques des 20 ans de l'​UVSQ((Davantage d'​informations peuvent être trouvées sur [[http://​lmv.math.cnrs.fr/​conferences-et-colloques/​journees-mathematiques-des-20-ans/​article/​programme-des-conferences|le site dédié]].)). 
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-====== Contexte historique ====== 
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-Le problème initial est de chercher à exprimer les racines d'un polynôme $P$ à coefficients dans un corps $K$ (par exemple $\mathbb{Q}$ l'​ensemble des rationnels) par une combinaison de fonctions élémentaires\footnote{Addition,​ soutraction,​ multiplication,​ division et les racines carrées, cubiques, etc.} et des coefficients du polynôme. Si cela est possible l'​équation $P(x) = 0$ sera dite << résoluble par radicaux >>. Par exemple : 
-$$\begin{array}{r@{}l} 
-ax^2 + bx + c = 0 &​{}\Leftrightarrow (x + b/2a)^2 = (b^2 - 4ac)/​(2a)^2\\ 
- &​{}\Leftrightarrow x = \frac{- b \pm \sqrt{b^2 - 4ac}}{2a}\\ 
-\end{array}$$ 
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-Ainsi, une équation polynomiale du second degré est toujours résoluble par radicaux, comme l'a montré Al-Khwârizmî au IXème siècle. Au XVIème siècle, Tartaglia, Cardano et Ferrari généralisèrent ce résultat aux degrés $3$ et $4$. La question des degrés supérieurs est restée ouverte jusqu'​à ce qu'​Abel [[https://​www.google.fr/​url?​sa=t&​rct=j&​q=&​esrc=s&​source=web&​cd=1&​cad=rja&​uact=8&​ved=0ahUKEwjwoNDRgujSAhXMtxQKHeijAfQQFggeMAA&​url=http%3A%2F%2Fwww.abelprize.no%2Fc54178%2Fbinfil%2Fdownload.php%3Ftid%3D53608&​usg=AFQjCNHh2O36wuv7UrqbLRoztNpSzD6QRA&​sig2=K-GJihBINYTh9KWApMgitQ|prouve]] que tous l'​équation de degré $5$ n'est pas toujours résoluble par radicaux. De façon indépendante,​ Galois a montré dans son manuscrit un résultat plus général : une équation polynomiale est résoluble par radicaux si et seulement si son groupe de Galois est résoluble. 
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-====== Esquisse de la preuve ====== 
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-Notre travail a consisté à construire le groupe de Galois en utilisant les outils de Galois. 
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-Soit $n \ge 2$ le degré du polynôme, et $x_1,​\dots,​x_n$ ses racines. Soit $E = \{x_1,​\dots,​x_n\}$. Nous montrons tout d'​abord qu'il existe une application $\varphi : E^n \rightarrow K[x_1, \dots, x_n]$ telle que si $(y_1, \dots, y_n)$ et $(z_1, \dots, z_n)$ sont des n-uplets distincts de $E^n$, alors $\varphi(y_1,​ \dots, y_n) \neq \varphi(z_1,​ \dots, z_n)$. L'​application $\varphi$ est appelée la résolvante de Galois. Nous prouvons que $V = \varphi(x_1,​ \dots, x_n)$ est un élément primitif, c'est à dire que $K[V]$ est un corps et que $K[x_1, \dots, x_n] = K[V]$. En particulier,​ pour tout $1 \le i \le n$ nous avons qu'il existe une fonction rationnelle $f_i$ telle que $x_i = f_i(V)$. 
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-Soit $Q$ le polynôme minimal de $V$ sur $K$, et $V = V_1, \dots, V_m$ ses racines. Nous prouvons d'une part que pour chacune de ces racines, $V_k = \varphi(f_1(V_k),​ \dots, f_n(V_k))$, et d'​autre part qu'à $k$ fixé, $(f_1(V_k), \dots, f_n(V_k))$ est une permutation des racines de $P$. Donc, pour chaque $V_k$ il existe une permutation $\sigma \in S_n$ telle que $V_k = \varphi(f_{\sigma(1)}(V),​ \dots, f_{\sigma(n)}(V))$. Nous définissons donc le groupe de Galois par : 
-$$Gal(P,​\varphi) = \{\sigma \in S_n\ |\ Q\left(\varphi(f_{\sigma(1)}(V),​ \dots, f_{\sigma(n)}(V))\right) = 0\}$$ 
- 
-Nous montrons, d'une part que le groupe de Galois est bien un groupe, et d'​autre part qu'il est le plus grand groupe vérifiant que pour tout $F \in K[X_1, \dots, X_n]$, si $F(x_1, \dots, x_n) = 0$ alors $F(x_{\sigma(1)},​ \dots, x_{\sigma(n)}) = 0$. Ainsi, $Gal(P,​\varphi)$ ne dépend que de $P$. C'est bien le groupe de Galois associé à l'​extension où l'on a ajouté les racines de $P$.